Qu'est-ce que l'antimoine ?
Antimoine : définition
L'antimoine est un métalloïde (ou semi-métal) cassant, de couleur argentée, proche de l'arsenic. Dans la nature on le rencontre sous forme de sulfures et sulfosels, le plus commun étant la stibine. La stibine en est actuellement le principal minerai, mais par le passé on a exploité la berthiérite et des sulfosels de plomb et antimoine, de moindre qualité.
Les temps sont durs pour l'antimoine. Il fut longtemps un métal d'alliage : associé au plomb, il entrait dans la composition des caractères d'imprimerie ainsi que dans les métaux pour roulements (à hauteur de 15%) qu'il rendait plus durs. Mais après avoir disparu dans les années 80 de cet emploi traditionnel, il se retire irrémédiablement de l'industrie automobile, remplacé par le calcium dans les nouvelles génération de batteries ; ces usages dans lesquels l'antimoine intervient comme durcisseur du plomb ne représentent plus que 30% de la consommation.
L'antimoine profite cependant du durcissement de la réglementation en matière de résistance au feu des matériaux. L'ignifugation assure actuellement le principal débouché aux oxydes d'antimoine (50% de la consommation) : l'adjonction d'oxydes d'antimoine aux textiles, plastiques, et caoutchoucs dotent en effet ceux-ci de qualités ignifuges très appréciées. Le trioxyde d'antimoine est quand à lui utilisé comme pigment, dans la fabrication des verres et en pyrotechnie.
L'antimoine se maintient également bien sous forme de divers composés chimiques dans certains de ses usages classiques : pigments et opacifiants pour céramique, peintures et verrerie (20% de la consommation).
Les pays producteurs d'antimoine sont à peine une dizaine pour assurer les 140 000 tonnes d'antimoine métal produits chaque année. Le marché mondial est écrasé par la production chinoise (120 000 tonnes), suivie par la Bolivie (6330 tonnes), la Russie (4900 tonnes) et l'Afrique du Sud (3415 tonnes).
La France ne produit plus d'antimoine depuis les années 80. L'extraction de la stibine régresse cependant, l'antimoine étant de plus en plus récupéré en sous-produit du traitement des minerais de plomb, souvent riches en sulfures d'antimoine. L'antimoine eut pourtant un glorieux passé dans la France minière du début du XXème siècle. Le grand filon de la Lucette (Mayenne), qui produisit 40 000 tonnes d'antimoine jusqu'à sa fermeture en 1939, l'important filon vendéen de Rochetrejoux, et les plus modestes mais nombreux filons d'Auvergne (Ouche, La Bessade, Le Fraisse, Ally... d'où furent extraits 40 000 tonnes d'antimoine entre 1900 et 1932), élevèrent la France au rang de premier producteur d'antimoine vers 1910, avec près de 25% du tonnage mondial. L'or natif fut découvert à la Lucette en 1903 dans le quartz associé à la stibine et la mine produira 8,7 tonnes d'or en plus de l'antimoine.
La consommation française annuelle est de l'ordre de 10 000 tonnes.