La grande arnaque du certificat d'authenticité
Qu'est-ce qu'un certificat d'authenticité ?
Un certificat d'authenticité (en anglais, certificate of authenticity ou COA) est un document nécessaire à l'attribution d'une œuvre à un artiste. Il peut comporter le titre de l'oeuvre, la date de sa création, le nom de l'artiste et différents éléments propres à la discipline artistique (support, dimensions, nombre d'exemplaires réalisés, matériaux, photo de l'oeuvre, etc...).
Aucune valeur juridique pour les minéraux et fossiles...
Par définition, les objets géologiques (minéraux, fossiles, cristaux, etc...) ne sont pas des oeuvres d'art, ils ont été créés par la Nature. Un certificat d'authenticité n'a donc absolument aucune valeur, et ne protège en rien l'acheteur. N'importe qui peut imprimer un morceau de papier intitulé "certificat" afin de vendre une pierre et de nombreux négociants, aussi bien sur internet que sur les salons, jouent de cet "argument" pour vendre leurs objets et ainsi faussement rassurer les acheteurs.
Comment assurer ses droits en tant qu'acheteur ?
Pour l'acheteur, il peut donc être difficile d'être sûr de la vraie nature et donc de l'authenticité d'une pierre qu'il achète... Et il est en droit d'obtenir des garanties. Le document qui va alors venir faire foi et qui dispose d'une vraie valeur juridique est la facture commerciale. Celle-ci doit être datée, numérotée, doit faire apparaître le nom et l'adresse de l'acheteur ET du vendeur ainsi que détailler la nature des objets vendus et leurs prix de vente individuels. Si cette facture est obligatoire pour les transactions en ligne et automatiquement générée par de nombreux sites, ce n'est pas le cas sur les salons. Cependant chaque vendeurs doit être à même de la produire sur demande (attention un reçu de carte bancaire n'est pas une facture).
De l'importance des étiquettes...
En plus de la facture commerciale, il peut être intéressant d'avoir l'étiquette de l'échantillon avec le nom et la provenance de la pièce mais aussi le nom du collectionneur/vendeur auquelle elle appartenait. L'accumulation de labels pour un même échantillon, en plus d'avoir un intérêt de traçabilité et historique, garantie aussi l'authenticité, bien que n'ayant aucune valeur légale.
Qu'est-ce qu'une expertise ?
Afin d'avoir d'avantage de garanties, dans le but de valoriser un objet destiné à la vente ou en cas de litige avec un vendeur, un acheteur peut faire appel à un tiers reconnu du domaine. Ce tiers, qualifié alors "d'expert", va donner son avis sur l'objet en fournissant un rapport d'expertise. Il va engager son nom et sa réputation afin de fournir d'avantage d'informations (nature, estimation de valeur, etc...) au propriétaire de la pierre. Les expertises sont systématiquement payantes (généralement un pourcentage de la valeur estimative de l'objet).
Cas particulier des gemmes
Les pierres taillées (ou gemmes) sont à considérer à part. En effet, afin de garantir des transactions en toute transparence le marché a créé des certificats. Attention cependant, ces certificats n'ont de valeur que si et uniquement si ils sont délivrés par un laboratoire de gemmologie connu et reconnu (GIA, FLG, HRD ou IGI), voir exemple à droite. Ces certificats sont payants, et donc forcément pour des questions de rentabilité évidente inexistants pour toutes gemmes dont le prix de vente est à 1 ou 2 chiffres... Pour le diamant, ils sont accompagnés d'un numéro de série directement gravé sur la pierre et visible uniquement au microscope.
Attention donc aux faux certificats délivrés par les vendeurs eux-même, et aux certificats sortis de laboratoires inconnus ou carrément inexistants. Il peuvent avoir un aspect professionnel et présenter des filigranes / hologrammes / QR codes / codes barres, sans avoir de valeur pour autant... voire même de souvent certifier des pierres traitées voire synthétiques comme non traitées et naturelles... C'est le cas du certificat ci-contre avec hologramme, indiquant que ce saphir rose n'est pas chauffé, alors que ses inclusions visibles sur la photo attestent sans problème du contraire... vendu tout de même plus de 1000$... le labo n'existe pas, ni son site internet d'ailleurs...
Un certificat, quelque soit sa nature ne dispense en aucune façon le vendeur de produire une facture à l'acheteur. Afin de protéger à la fois l'acheteur mais aussi le vendeur, doivent être mentionné pour les gemmes : la nature de la gemme, son poids en carat, sa forme, sa dimension, si naturelle ou synthétique, si traitée ou non traitée (dans le cas d'une gemme naturelle uniquement).