Le plateau de Gergovie, Puy-de-Dôme, France
Situé à la limite entre le plateau des Dômes et la plaine de la Limagne, le plateau de Gergovie, autrefois siège de la terrible bataille gallo-romaine, est un site vraiment très intéressant du point de vue géologique puisque les structures de trois maars y sont observables en plus de la classique inversion de relief. Il est à noter également les richesses minéralogiques et paléontologiques qui en ont été extraites durant les dernières décennies... Aujourd'hui le site étant protégé il est interdit d'y prospecter. Tous les échantillons présentés sont issus d'anciennes collections.
Histoire géologique de Gergovie :
A l'Oligocène des sédiments marno-calcaire se déposent en milieu lacustre. Ces couches carbonatées, localement riche en fossiles (escargots, limnées, reptiles, mammifères), constitueront le substratum des évènements éruptifs plus récents. En effet les intrusions magmatiques dans les sédiments non diagénisés engendrent une activité phréatomagmatique violente à l'origine d'un premier maar (réaction explosive suite à la rencontre magma-eau). Certaines remontées magmatiques n'atteignent pas la surface et forment localement des sills et dykes. Le cratère d'explosion sera recouvert par les dépôts pépéritiques (brèche volcano-sédimentaire) de cette même phase éruptive. Un arrêt de l'activité volcanique est à l'origine de la mise en place de sédiments lacustres au Miocène inférieur.
A la même époque, une seconde phase éruptive de même type que la première, engendrera un second maar épousant plus ou moins la forme du premier, un nouveau cratère d'explosion est créé et comblé par le matériel fragmenté de l'éruption. L'activité volcanique terminée, la dépression sera remplie par d'autres formations marno-calcaires.
A la fin de ces évènements, deux coulées de lave vont recouvrir toute la structure, l'une est datée à -19 Ma et la seconde à -16 Ma. Ces coulées vont jouer un rôle de bouclier protecteur contre les phénomènes érosifs, évitant la désagrégation des formations plus ou moins carbonatées sous-jacentes. L'érosion sculptera le paysage durant 16 millions d'années jusqu'à aujourd'hui où les coulées culminent à plus de 700 m et constituent le sommet du plateau de Gergovie, plateau dit "en inversion de relief".
Richesses minéralogiques et paléontologiques :
Le plateau de Gergovie n'est pas seulement renommé pour ses vestiges antiques, il s'agit d'un site connu et reconnu par les minéralogistes puisqu'il contient localement de l'opale de grande qualité (aujourd'hui totalement introuvable), des amas de zéolites, ainsi qu'un basalte vacuolaire à oursins d'aragonite et boules de calcite très prisés. Ces minéralisations sont secondaires et proviennent des émanations fumerolliennes (de gaz volcaniques) et des circulations hydrothermales tardives.
Question fossiles, le site de Gergovie à également livré des spécimens intéressants ; le substratum marno-calcaire Chattien est localement très fossilifère, il a été extrait des mollusques d'eau douce (planorbes, limnées, escargots) mais également des vertébrés (oiseaux, tortues, crocodiles, mammifères)... Sous les deux coulées de laves, ce sont des sédiments de l'Aquitanien qui sont présents, ces derniers se débitent en plaquettes qui peuvent être très fossilifères, c'est plus de 60 espèces végétales tropicales qui y ont été recensées avec également une faune intéressante en mollusques lacustres !
Références :
Guide des Volcan d'Europe et des Canaries - KRAFFT M.