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AIGUE-MARINE

    Classe : Silicates
    Sous-classe : Cyclosilicates
    Système cristallin : Hexagonal
    Chimie : Be3Al2Si6O18
    Abondance : Fréquent


L'aigue-marine est une variété transparente à translucide de béryl des pegmatites. Elle doit sa couleur bleu-verte à bleue au fer qu'elle contient en trace. Son nom vient du latin aqua (l'eau) et marina (marine) à cause de sa couleur rappelant celle de l'océan. C'est un minéral connu depuis l'Antiquité. L'aigue-marine cristallise en prismes allongés à sections hexagonales, parfois biseautés souvent à terminaison plate. C'est une variété minéral d'une importance majeure pour la joaillerie. Elle est extrêmement apréciée et utilisée malgré une relative fragilité.

L'aigue-marine dans le Monde

L'aigue-marine est présente dans de très nombreuses occurences à travers le Monde, il est impossible de toutes les citer. Les plus grands cristaux ont été extraits des pegmatites du Minas Gerais au Brésil (Galiléia, Coronel Murta, Teofilo Otoni, Virgem da Lapa, etc...). Ces gisements ont produit des cristaux gemmes dépassant couramment les 15 cm. A la fin des années 80 un cristal de 91 cm a été découvert pour une masse total de 45 kg, il a été taillé en 1992-1993 par Bernd Munsteiner en un obélisque d'une masse totale de 10 363 carats (plus de 2 kg), pour une dimension terminée de 36 cm par 10 cm. Ce joyau a été offert à la Smithsonian Institution par Jane Mitchell et Jeffery Bland et porte aujourd'hui le nom de "Dom Pedro" en hommage à deux empereurs brésiliens, c'est la plus grosse aigue-marine gemme au Monde (photo de droite). Les pegmatites pakistannaises produisent également de très beaux groupes décimétriques bleu pâle, couramment associé à la tourmaline noire, l'albite et au quartz. Les pegmatites de la région d'Erongo en Namibie ont elles aussi produit des groupes de cristaux assez colorés sur orthose avec parfois même de la fluorine verte (photo du haut de page). Différents sites de Russie (Nerchintsk, Sibérie), de Madagascar et du Zimbabwé ont eux aussi fourni de magnifiques cristallisations. Les pegmatites chinoises du Mont Xuebaoding (Pingwu) produisent actuellement le plus d'aigues-marines, ce gisement est devenu en quelque années le principal producteur d'aigue-marine au Monde pour la joaillerie, les cristaux sont petits et très peu colorés. Enfin, il faut souligner les nouveaux gisements vietnamiens qui produisent actuellement des cristaux très colorés parfois de plus de 10 cm avec de superbes terminaisons.
Aigue-Marine sur quartz des pegmatites pakistannaises
Couple d'aigues-marines vietnamien
Aigue-marine et quartz du Vietnam
Aigue-marine de 4,03 ct en taille fantaisie

L'aigue-marine en France

En France l'aigue-marine est présente dans certaines pegmatites du Limousin : des cristaux de 5 cm ont notamment été signalés à Chanteloube en Haute-Vienne.

Il faut également noter les énormes béryl pierreux mais bleutés des pegmatites de Biauchaud à St-Pierre la Bourlhonne dans le Puy-de-Dôme (photo ci-contre), où l'aigue marine est associé au schorl dans un quartz massif.

On retrouve également l'aigue-marine de manière plus anecdotique et en micro-cristaux dans les Alpes Françaises, Massif de la Lauzière notamment.

Les macles et spécificités

Les béryls et plus particulièrement l'aigue-marine ne présente jamais de macle. Certaines inclusions peuvent être par contre spectaculaires.  On note notamment une série d'inclusions fluide ou gazeuse dite en "hélice" ou en "spirale" se propageant sur l'axe d'allongement du cristal (photo de droite). Ces inclusions caractéristiques des béryls sont dues à une croissance rapide par dislocation vis selon l'axe d'allongement.

Les faux et traitements

Parmi les faux classiques on note les assemblages de cristaux cassés collés sur des morceaux de pegmatite (photo de gauche). Le collage est généralement masqué avec de la muscovite concassée et pas forcément visibles au premier coup d'oeil. A noter que ces faux sont généralement fabriqués au Pakistan avec le matériel collecté dans cette région, ainsi il n'est pas rare de retrouver des paragénèses improbables : aigue-marine, topaze, fluorine rose, morganite, apatite, etc...

Du fait de l'importance de l'aigue-marine dans le domaine de la joaillerie, il s'agit d'une gemme qui est largement traitée. En effet dans la nature, les cristaux sont généralement peu colorés. Afin de remédier à ce "problème", l'aigue-marine est très largement chauffée afin d'en améliorer la couleur, ce traitement est impossible à détecter sans matériel de laboratoire avancé. D'une manière générale, les gemmes à la couleur vive sans inclusion sont généralement toutes traitées.

Enfin de la même manière que l'émeraude, l'aigue-marine peut être synthétisé en laboratoire, des inclusions caractéristiques en chevrons sont alors visibles sous magnification, mais seul un oeil expert pourra les repérer. Des investigations plus poussées reposant sur l'isotopie de l'oxygène permettent aussi de faire la différence.



Dureté : 7,5 à 8
Densité : 2,68 à 2,91
Cassure : Conchoïdale à irrégulière
Trace : Blanche




TP : Transparent à opaque
IR : 1,564 à 1,596
Biréfringence :  0,004 à 0,007
Caractère optique : Uniaxe -
Pléochroïsme : Faible
Fluorescence : Aucune


Solubilité : Acide fluorhydrique

Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune