BÉRYL
Classe : Silicates
Sous-classe : Cyclosilicates
Système cristallin : Hexagonal
Chimie : Be3Al2Si6O18
Abondance : Fréquent
Le béryl est un silicate caractéristique des roches granitiques, des pegmatites et des filons pneumatolytiques ; certaines de ses variétés comme l'émeraude sont connues dans les calcaires ou les micashistes. Soumis aux processus érosifs, le béryl s'altère en bertrandite ou en kaolinite et se rencontre peu dans les alluvions. Son nom vient du grec berullos, terme qui désignait les pierres précieuses bleu-vert. C'est un minéral connu depuis l'Antiquité. Le béryl se présente presque systématiquement en cristaux prismatiques allongés, striés ou cannelés verticalement, parfois courts ou aplatis, rarement terminés (section hexagonale) et couramment groupés en rosaces ou en agrégats columnaires. Le béryl ordinaire est pierreux, incolore, vert-jaune à vert mais ses variétés gemmes offrent une palette diversifiée de couleurs. C'est un minéral allochromatique (dont la couleur dépend des impuretés qu'il contient) :
- bleu-vert pâle, coloré par Fe2+ (variété aigue-marine)
- jaune, coloré par Fe3+ (variété héliodore)
- rose, coloré par Mn2+, Cs ou Li (variété morganite)
- incolore (variété goshénite)
- vert, coloré par le Cr3+ ou V4+ (variété émeraude)
- rouge, coloré par le Mn3+ (variété béryl rouge ou bixbite)
Certaines variétés beaucoup plus rares peuvent contenir du scandium Sc (variété bazzite de couleur bleu foncé), du césium Cs et alcalins (variété vorobyevite, rosterite et maxixe de couleur bleu également), du césium dans les canaux qui déforment la structure hexagonale pezzottaïte), etc...
C'est un minéral d'une importance majeure pour la joaillerie, surtout l'émeraude, l'aigue-marine, l'héliodore et la morganite qui sont extrêmement apréciées et utilisée malgré une relative fragilité. Le Béryl est aussi avec la bertrandite le principal minerai de beryllium, un métal léger dont les propriétés sont proches de celles de l'aluminium qui s'utilise principalement en alliage avec le cuivre dont il accroît la dureté et la résistance.
Le béryl dans le Monde
Le béryl en France
En France, de grands cristaux de béryl, atteignant parfois un mètre ont été autrefois extraits des pegmatites de Chanteloube en Haute-Vienne. Outre les cristaux gemmes de La Villeder (Morbihan), le Massif Armoricain recèle de beaux cristaux, parfois décimétriques, dans les pegmatites de Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes d'Armor) et de l'île de Batz (Finistère).
Il faut également noter les énormes béryl pierreux mais bleutés des pegmatites de Biauchaud à St-Pierre la Bourlhonne dans le Puy-de-Dôme (photo principale), où le béryl est associé au schorl dans un quartz massif.
Les macles et spécificités
Les béryls et plus particulièrement l'aigue-marine ne présente jamais de macle. Certaines inclusions peuvent être par contre spectaculaires. On note notamment une série d'inclusions fluide ou gazeuse dite en "hélice" ou en "spirale" se propageant sur l'axe d'allongement du cristal (photo de droite). Ces inclusions caractéristiques des béryls sont dues à une croissance rapide par dislocation vis selon l'axe d'allongement.
Les faux et traitements
Parmi les faux classiques on note les assemblages de cristaux cassés d'aigue-marine collés sur des morceaux de pegmatite (photo de gauche). Le collage est généralement masqué avec de la muscovite concassée et pas forcément visibles au premier coup d'oeil. A noter que ces faux sont généralement fabriqués au Pakistan avec le matériel collecté dans cette région, ainsi il n'est pas rare de retrouver des paragénèses improbables : aigue-marine, topaze, fluorine rose, morganite, apatite, etc...
Dureté : 7,5 à 8
Densité : 2,68 à 2,91
Cassure : Conchoïdale à irrégulière
Trace : Blanche
TP : Transparent à opaque
IR : 1,564 à 1,596
Biréfringence : 0,004 à 0,007
Caractère optique : Uniaxe -
Pléochroïsme : Faible
Fluorescence : Aucune
Solubilité : Acide fluorhydrique
Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune