FLUORINE
Classe : Halogénures
Sous-classe : Fluorures
Système cristallin : Cubique
Chimie : CaF2
Abondance : Très fréquent
La fluorine est un minéral généralement très apprécié des collectionneurs. Son nom vient du latin "fluere" (couler) car son point de fusion est assez bas pour un minéral et qu'elle est utilisée comme fondant. C'est un minéral hydrothermal très commun, on la rencontre aussi dans certaines pegmatites, dans les fentes alpines et en microcristaux dans les produits fumerolliens. Elle prend souvent la forme de cubes, de cubo-octaèdres, d'octaèdres, plus rarement de dodécaèdres ou d'hexaèdres, elle peut être aussi botryoïdale. Ses couleurs sont extrêmement variées et sont fonction de la nature des éléments traces qui se substituent ponctuellement au calcium. On note des fluorines incolores, jaunes, vertes (samarium), bleues (yttrium), violettes, noires (variété antozonite) et roses à rouges pour les spécimens alpins. Plusieurs couleurs différentes peuvent également se cotoyer au sein d'un même cristal, générant parfois des zonations spectaculaires. Elle est très souvent associée à la baryte, au quartz et à divers sulfures ( galène, pyrite, etc...). C'est une matière minérale largement exploitée à travers le monde, elle est utilisé comme fondant dans l'industrie métallurgique, c'est également la première source de fluor. Elle est très peu utilisée en bijouterie-joaillerie à cause de sa dureté trop faible mais est tout de même communément taillée.
La fluorine dans le Monde
La fluorine en France
La France possède d'extraordinaires gisements qui ont fourni parmis les meilleurs cristaux au Monde dont les plus fabuleux cubes bleus. On notera les spécimens de Puy-Saint-Gulmier (bleu électrique) et du Beix dans le Puy-de-Dôme, mais aussi du Burc ou de Montroc dans le Tarn où les cristaux peuvent dépasser les 30 cm d'arête ! Des cubes jaunes magnifiques ont aussi été découverts à Chaillac dans l'Indre , à Valzergues dans l'Aveyron ou encore au Piboul en Lozère. Enfin, il faut souligner les octaèdres de fluorines roses à rouges souvent implantés au sommet de quartz hyalins à fumés que l'on rencontre dans les fentes alpines dans le Massif du Mont-Blanc (photo ci-contre), ces derniers peuvent dépasser les 10 cm d'arête !
Les macles
La fluorine présente une macle assez caractéristique qui associe deux individus interpénétrés avec idéalement 18 angles rentrants (photo ci-contre). On parle d'ailleurs de macle de la fluorine. Cette forme se rencontre abondamment sur les gisements anglais de Weardale où quasiment tous les cristaux sont maclés.
A noter également une seconde macle beaucoup moins courante pour la fluorine et plus difficile à repérer : la macle du spinelle. Elle est caractérisée par une forme de cristaux assez aplatie. On la rencontre beaucoup à Naica au Pérou et parfois sur les fluorines roses pakistannaises.
Le défaut de Frenkel

Le "défaut de Frenkel" est le nom généralement donné par les collectionneurs de minéraux à une coloration particulière qui suit la direction d'une grande diagonale du cube (de couleur verte sur l'échantillon de gauche qui provient de la Mine de La Barre dans le Puy-de-Dôme, France), dont l'observation la plus spectaculaire se fait perpendiculairement à une face du cube.
Afin d'avoir plus d'informations sur cette zone de couleur relativement rare nous vous invitons à lire notre article sur le sujet ici :
Défaut de Frenkel des fluorines - Tribulations
Les faux et traitements
Les faux autour de la fluorine résultent le plus souvent d'assemblages comportant de la fluorine rose pakistannaise. Ces fluorines étant naturellement et abondament associées à des muscovites de taille centimétrique, il n'est pas rare que des fragments d'octaèdres soient littéralement collés sur des morceaux de matrices. Les pakistanais utilisent souvent les muscovites pour masquer les parties cassé du fragment de cristal. Les rendus sont très réalistes, sans une observation minutieuse ces montages peuvent facilement passer inaperçus...
Les fluorines sont également souvent traitées, parmi les traitement les plus courants on note le huilage afin d'améliorer leur aspect visuel et masquer les petits impacts et les clivages. Ce traitement est appliqué à de nombreuses fluorines qu'elles soient françaises ou internationales mais il est réversible. Il est possible de retirer les graisses au moyen d'un bain d'acétone, puis d'eau et de liquide vaisselle. Il faut vérifier néanmoins auparavant que l'échantillon ne présente pas de réparation (recollages), car les colles sont le plus souvent solubles dans l'acétone.
Beaucoup plus rare, à l'exception des fluorines chinoises, l'irradiation est un traitement qui permet de modifier considérablement la couleur de certaines fluorines très pâles aux verts et bleus les plus intenses.
Certaines pièces de collection majeures peuvent également présenter des restaurations : reconstruction d'arêtes et de sommet ou élimination des plans de clivage. Ces procédés de restauration étant complexes, onéreux et longs à réaliser, ils sont actuellement rares.
Dureté : 4
Densité : 3,18
Cassure : Irrégulière à sub-conchoïdale
Trace : Blanche
TP : Transparent à translucide
IR : 1,433 à 1435
Biréfringence : 0
Caractère optique : Aucun
Pléochroïsme : Aucun
Fluorescence : Très fréquente
Solubilité : Acide chlorhydrique, se décompose dans l'acide sulfurique
Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune