LUSSATITE
Classe : Silicates
Sous-classe : Tectosilicates
Système cristallin : Fibres désordonnées
Chimie : SiO2 n(H2O)
Abondance : Très rare
C'est dans l'ensemble volcano-sédimentaire de la Plaine de la Limagne (Puy-de-Dôme, France) que la lussatite a été décrite pour la première fois en 1863 par l'anglais S. POULETT, elle doit son nom au village de Lussat, toujours évoqué comme la localité type. Ses gangues peuvent aussi bien être des calcaires que des brèches issues du phréatomagmatisme (pépérites). En 1890, E. MALLARD observe que la lussatite est présente sur la surface de certains quartz de Pont-du-Château, ou en sphérules dans le gisement de bitume de Lussat. En lame mince, la lussatite apparaît fibreuse et a pour caractéristiques optiques d’être très peu biréfringente (teintes noire à grise du premier ordre en lumière polarisée analysée), d'avoir une extinction droite et un signe optique d'allongement positif. C'est sur ce dernier point qu'elle se différencie facilement des calcédoines avec laquelle elle est toujours associée et dont l'allongement est strictement négatif. Cette propriété optique se traduit par une augmentation de la teinte de polarisation des fibres lorsqu'ils se trouvent dans l'alignement d'une lame teinte sensible sur un microscope polarisant. La calcédoine se rencontre quand à elle au centre des sphérules mais aussi en masses ovoïdes ("nids de guêpes") au milieu des fibres de lussatite. Cette dernière peut être beaucoup plus présente que la lussatite elle même et se développer en fleurs calcédonieuses, dont les fibres tournent autour de leurs axes d'allongement et se terminent en quartz automorphes. C'est une variété minérale hydrothermale de basse température assimilée à l'opale-CT. La lussatite est toujours incolore, mais suite à la présence de matière organique sur les minéralisations, des phénomènes de diffusion (effet Tyndall) peuvent lui donner des teintes bleues, verte, jaune, brune, orange-rouge, violette, noire. Elle blanchit suite à l'altération et la déshydratation.
La lussatite dans le Monde
La lussatite en France
La lussatite ne se rencontre qu'exclusivement dans le bassin de Limagne (Puy-de-Dôme, France). Les plus beaux échantillons proviennent de la Mine des Rois de Dallet et de la Mine du Champs des Poix de Pont-du-Château. De nombreux petits gîtes ont également produits de jolies pièces en petite quantité : Le Puy de Crouel, le Puy de la Bourrière, Lussat, la carrière de Gandaillat, etc...
Les macles et cristallisations spéciales
Ces minéralisations sont issues de circulations de fluides hydrothermaux. Il arrive ainsi que certaines empreintes fossiles, helix ramondi ou os, se retrouvent remplis de silice, moulant la forme de l'organisme mort. Ci-dessous un spectaculaire spécimen avec 22 helix ramondi transformés. Voir notre article dédié : Les escargots en lussatite de Dallet.
Les faux et traitements
Certaines vieilles pièces issues de la Mine des Rois présentent des fleurs ou orbicules qui ont pu être recollées avec le bitume (à leurs emplacements d'origine ou non).
Certaines calcédoines du Brésil (photo ci-contre) peuvent ressembler aux fleurs calcédonieuses de Limagne et sont régulièrement vendues comme telles, on les reconnaît grâce à l'absence systématique de bitume et de gangue.
Dureté : 5,5 à 6
Densité : 1,9 à 2,5
Cassure : Conchoïdale
Trace : Blanche
TP : Translucide à transparent
IR : 1,544 à 1,553
Biréfringence : 0,009
Caractère optique : Biaxe +
Pléochroïsme : Absent
Fluorescence : Blanc, bleu pâle
Solubilité : Acide fluorhydrique
Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune