C'est en se baladant dans la forêt entre les petits hameaux de La Barre et de la Martinèche au Sud de St-Jacques-d'Ambur dans le Puy-de-Dôme (France) que l'on retrouve les vestiges d'une anciennes mine de fluorine. Le sous-bois est jonché de fragments violets et verts et ponctués de mini-carrières artisanales réalisées par les collectionneurs de minéraux. D'anciens outils d'exploitation rouillés tel que des wagonnets sont lentement digérés par la végétation. La fluorine massive mélangée à la calcédoine blanche est omniprésente. Elle attirera l'attention de n'importe quel randonneur néophyte. On peut y retrouver aussi des traces de baryte blanche. En fond de talweg un petit ruisseau s'écoule dévoilant les couleurs vives de la fluorine et conduisant à 2 entrées de mine condamnées par des barreaux, partiellement remplies d'eau.
Photos de G. Mazankiewicz
Cette mine a été exploitée de manière discontinue de 1901 à 1966, notamment par diverses compagnies comme la société Ugine dans les années 1940 et la Société Minière et Métallurgique du Châtelet dans les années 1960. Cependant, ces dernières tentatives d'extraction n'ont pas eu de succès durable. La mine a été mise en sécurité récemment. C'est près de 100 000 tonnes de fluorine qui ont été extraites à destination de la métallurgie où la fluorine y est utilisée comme fondant. Le filon mesurait près de 400 m de longueur pour une épaisseur (puissance) de 2 mètres reconnu sur 40 m de hauteur. Il a fourni d'extraordinaires échantillons de formes et de couleurs variées. On retrouve ainsi dans les collections des cubes jusqu'à 10 cm d'arête mais aussi des octaèdres dépassant les 5 cm d'arête et dont les faces sont parfois convexes. Alfred Lacroix avait signalé des rhombododécaèdres de 10 cm d'arête !
Les couleurs vont du vert (la couleur dominante du gisement) au violet en passant par l'incolore ou le bleu profond et au jaune-orangé (la couleur la plus rare). Le jaune et le bleu dont réservés aux cubes qui peuvent d'ailleurs arborer les deux couleurs avec des zonations spectaculaires. Le violet est réservé aux octaèdres ou au rhombododécaèdres, même si certains cubes peuvent présenter un liseré violet. Les cristaux sont généralement posés sur une calcédoine blanche à microcristaux de quartz qui produit des spécimens très contrastés et esthétiques. Ils peuvent présenter des inclusions de chalcopyrite dorée.
Références :
Le Règne Minéral - Hors-Série N°11 2005 - Les Fluorines de Haute-Loire & du Puy-de-Dôme