JADÉITE
Classe : Silicates
Sous-classe : Inosilicates
Système cristallin : Monoclinique
Chimie : NaAlSi2O6
Abondance : Rare
La jadéite (aussi appelée jade) est un pyroxène sodique de la famille des clinopyroxènes. C'est un minéral typique des roches métamorphiques de basse température et haute pression (schistes à glaucophane ou schiste bleus, éclogites), où il accompagne glaucophane et albite. Plus rarement, il est présent dans les gabbros, les roches magmatiques alcalines ou les serpentinites. La jadéite est rare en gisement primaire, on la retrouve essentiellement en galets dans les alluvions. Elle doit son nom à l'espagnol piedra de yjada (pierre du côté), ce minéral avait en effet la réputation de posséder le pouvoir de soulager les maladies rénales. Elle est exceptionnelle en petits cristaux prismatiques allongés, on la rencontre le plus souvent en agrégats grenus ou compacts, en masses cryptocristallines très tenaces à structures fibreuses. Sa couleur est blanc-verdâtre, vert pomme à vert émeraude, rarement violacé ou vert bleuté. Elle est le plus souvent translucide, mais peut-être semi-transparente en qualité exceptionnelle. C'est un minéral énormément utilisé et apprécié en ornementation en Asie (surtout en Chine). Son extraordinaire ténacité explique son emploi comme hache au Néolithique.
La jadéite le Monde

La jadéite en France
En France, on retrouve la jadéite en traces dans les schistes bleus bretons et dans le Massif de Roche Noir dans un gabbro métamorphique.
Traitements de la jadéite :
Parce que les bonnes combinaisons de couleur, de transparence et de texture peuvent augmenter la valeur de la jadéite à des niveaux spectaculaires, de nombreux producteurs utilisent des traitements pour améliorer son apparence.
Certains de ces traitements existent depuis très longtemps et sont acceptés dans le cadre du processus de finition traditionnel de la jadéite. En revanche, d'autres traitements beaucoup plus récents ont suscité beaucoup d'inquiétude dans l'industrie. Afin d'éclaircir le marché et de faciliter sa compréhension, la jadéite est classée en trois catégories : Type A, Type B et Type C.
La jadéite de type A : est de la jadéite naturelle que les producteurs trempent dans de la cire fondue après la taille et le polissage pour améliorer son lustre et colmater les trous de surface et les fractures. Pour aider le matériau à absorber la cire et éviter les fissures, les fabricants font bouillir la jadéite dans l'eau avant de la tremper. La cire remplit le espaces entre les cristaux microscopiques et donne à la jadéite un plus joli aspect. Ce traitement traditionnel est extrêmement courant et il n'affecte pas la valeur.
La jadéite de type B : est de la jadéite naturelle soumise à une série de traitement pour améliorer son apparence. Les fabricants de jadéite de type B trempent la pierre dans de l'acide chlorhydrique ou sulfurique chaud pendant de longues périodes. L'acide blanchit toutes les taches d'oxydation brunes ou jaunes indésirables. Il lessive également le sodium, ce qui modifie la composition chimique de la jadéite. Cela compromet sa durabilité, et elle peut devenir cassante. Lorsque la jadéite est retirée de l'acide, le matériau est terne et crayeux. Il contient également de minuscules vides. Afin d'améliorer le lustre, la transparence et la couleur, les fabricants remplissent ensuite les vides avec de la cire ou de la résine polymère transparente. Cela rend la jadéite plus attrayante et plus facile à vendre. La plupart des jadéites de type B sont vendues sans mention de traitement. Le processus existe depuis au moins le milieu des années 1970.
Au début des années 2000, la valeur marchande de la jadéite de type B était d'environ un dixième de celle de la jadéite de type A d'aspect similaire. La raison de sa faible valeur est que le traitement la rend cassante et instable. Sur une assez courte période, même quelques mois, les mastics polymères peuvent se décomposer et la jadéite peut perdre sa couleur attrayante. Malheureusement, si le traitement n'est pas divulgué, il est difficile de le voir sans effectuer une spectroscopie infrarouge, une analyse qui est généralement effectuée dans les laboratoires de gemmologie...
La jadéite de type C : pousse le traitement un peu plus loin en introduisant du colorant. Dès les années 1950, les fabricants ont expérimenté les colorants végétaux afin d'essayer d'améliorer la couleur de la jadéite pâle. Ces colorants organiques produisent des teintes vertes, lavande et brun-orange qui rendent le matériau plus esthétique. Sur le marché actuel de la jadéite, la jadéite de type C est souvent de la jadéite de type B teintée. Le colorant se concentre dans les fissures superficielles de la jadéite. Dans la plupart des cas, le colorant est ajouté à la résine, mais il peut également être appliqué séparément. Les colorants de la jadéite s'estompent, en particulier les verts. Naturellement, la jadéite de type C vaut beaucoup moins que les deux autres types. Le colorant peut être détecté avec un microscope et un spectroscope, mais ces appareils ne permettent pas de révéler la présence de polymère. Le traitement thermique est une méthode parfois utilisée pour produire de l'orange et les couleurs rougeâtres. Le traitement thermique est stable et indétectable.
Jadéite et Néphrite : les deux vrais jades
Les substituts
Les faux et arnaques
Il y a quelques décennies, une pierre assemblée commune se composait de deux parties en jade blanc séparées. Les moitiés étaient jointes ensemble avec du ciment vert ou la cavité entre elles était remplie de colorant vert avant d'être collée ensemble. Cet assemblage peut être difficile à détecter, et le rendu très réaliste.
Plus récemment, deux types d'imitations de jadéite assemblées sont devenus courantes. Le premier type est un triplet créé avec trois morceaux de jadéite pâle presque transparente. Le premier morceau est coupé comme un cabochon fin et creux. Un deuxième cabochon s'adapte à l'intérieur du premier après que du ciment ou du gel vert soit inséré entre eux. Un troisième morceau de jadéite moins transparent est cimenté pour former la base.
La deuxième imitation de jadéite commune est constituée d'un morceau de jadéite verte très foncée découpée en un cabochon creux très fin. La taille extrêmement fine éclaircit le ton sombre de la jadéite, la faisant ressembler à de la jadéite impériale fine. Pour renforcer le cabochon fragile, le fabricant remplit le dos creux d'une résine époxy qui est caché lorsque la pierre assemblée est sertie en joaillerie...
Les cabochons en verre et en plastique imitent également la jadéite, mais un oeil averti peut généralement détecter ces imitations très facilement. Le verre, par exemple, contient souvent de minuscules bulles de gaz. Il est également assez facile de distinguer le plastique de la jadéite simplement par sa densité et sa conductivité thermique. Le plastique est plus léger car sa densité est bien inférieure à celle de la jadéite. De plus, la plupart des plastiques sont mous, tandis que la jadéite est dure et ne montre pas autant d'usure.
Une imitation de jadéite, qu'elle soit assemblée, enduite, teinte ou faite de verre ou plastique - peut attirer un acheteur sans méfiance par sa beauté de surface. Mais ces imitations sont beaucoup moins durables que la jadéite et contiennent peu ou pas de matière précieuse. Malheureusement, les imitations sont courantes, en particulier à proximité des zones de production.
Une autre façon pour les gens sans scrupule de tirer profit de la jadéite est de rendre les bruts de jadéite plus précieux en le teintant ou en le modifiant...
Dureté : 6
Densité : 3,25 à 3,35
Cassure : Irrégulière
Trace : Blanche
TP : Translucide à semi-transparent
IR : 1,654 à 1,693
Biréfringence : 0,013 à 0,020
Caractère optique : Biaxe +
Pléochroïsme : Non visible
Fluorescence : Aucune
Solubilité : Insoluble
Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune