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LABRADORITE

Tranche de labradorite de Madagascar

    Classe : Silicates
    Sous-classe : Tectosilicates
    Système cristallin : Triclinique
    Chimie : (Ca,Na)(Al,Si)4O8
    Abondance : Fréquent

La labradorite est une roche à jolis reflets bleus, jaunes, verts et parfois violets contituée de cristaux de feldspaths plagioclases de compositions labrador, bytownite mais le plus souvent d'anorthite. La labradorite doit son nom au feldspath plagioclase labrador découvert sur l'Île de Paul, Presqu'île du Labrador, au Canada dans des norites (mais absolument pas caractéristique pour l'espèce) et elle est fréquemment confondue ou assimilée avec ce dernier. La labradorite est issues des pegmatitoïdes des roches basiques (basaltes, diorites, andésites, norites, etc...) et des anorthosites. C'est une pierre énormément utilisées dans l'ornementation (sculptures, monuments funéraires) et elle est beaucoup taillées en cabochons et appréciée en bijouterie-joaillerie à cause de ses jolies couleurs chatoyantes.

Labradorite de 50,86 ct de Madagascar

Labradorite de 45,90 ct de Madagascar
Labradorite de 28,73 ct de Madagascar
Labradorite de 14,08 ct de Madagascar

La labradorescence :

La labradorescence est le terme international pour désigner la réflexion particulière de la lumière par des plans orientés dans une direction (parfois dans deux directions) et de mêmes épaisseurs que les longueurs d'ondes de la lumière visible (quelques centaines de nanomètres). En physique on parle d'interférence, c'est ce phénomène qui est responsable de la couleur métallique de la carapace de certains scarabées par exemple. Ces plans ne sont pas directement visibles au microscope.

Ce phénomène optique est donc lié à la structure lamellaire des feldspaths plagioclases. En effet, les plagioclases, lorsque qu'ils contiennent du potassium se séparent en 2 feldspaths, l'un potassique et l'autre calco-sodique (plagioclase). Cette transformation s'effectue à l'état solide après la cristallisation et avec le refroidissement. On parle alors d'exsolution sub-solidus d'un feldspath potassique dans un feldspath calco-sodique (du nom d'antiperthite en minéralogie). Lorque c'est un feldspath calco-sodique qui s'exsolve dans un feldspath potassique on parle de perthite (cas de l'amazonite).  Pour la labradorite, les reflets colorés ne sont visibles que lorsque les lamelles de feldspath potassique ont une dimension comprise entre 128 et 252 nm ; les lamelles ne sont pas nécessairement parallèles.

La séparation lamellaire ne se produit que dans les plagioclases d'une certaine composition, en particulier dans le labrador, la bytownite et l'anorthite (teneur en Ca d'environ 60 à plus de 90%). Une autre exigence pour la séparation lamellaire est le refroidissement très lent de la roche contenant le plagioclase. Un refroidissement lent est nécessaire pour permettre aux ions Ca, Na, Si et Al de diffuser à travers le plagioclase et de produire la séparation lamellaire. Par conséquent, tous les plagioclases ne présentent pas de labradorescence en revanche tous les plagioclases présentant une labradorescence sont des labradorites.

La labradorite dans le Monde :

Les plus belles labradorite proviennent des carrières de spectrolite Ylämaa en Finlande ; spectrolite étant le nom donné aux labradorites à reflets bleus intenses et uniformes, cette qualité est considérée comme la meilleure pour la labradorite. On retrouve également de très belles labradorites dans de nombreuses carrières des anorthosites du district de Ampanihy à Madagascar. Enfin, la zone de Nain Complex, Labrador au Canada incluant la localité type a aussi fourni de belle masses issues principalement des anorthosites.

La labradorite en France :

Cette pierre n'est pas présente sur le territoire français (hormis dans les cimetières).
Labradorite de Madagascar
Labradorite de Madagascar
Labradorite de Madagascar
Labradorite de Madagascar

Macles et cristallisations spéciales :

Tous les feldspaths plagioclases présentent fréquement des macles polysynthétiques caractéristiques qui constituent même un critère de détermination important pour les scientifiques qui étudient les roches. En effet, au microscope polarisant (microscope optique utilisé pour étudier les roches), les plagioclases apparaissent zébrés, avec une alternance de bandes noires et blanches semblables à un code-barre (voir première photo de droite). Ces macles polysynthétiques sont parfois visibles dans les reflets des labradorites où l'on note des bandes sans reflet. La labradorescence de ces bandes n'est alors visible que sous un angle d'observation différent (seconde photo de droite).

Faux et traitement :

Pas de faux recensé pour cette pierre.



Dureté : 6 à 6,5
Densité : 2,69
Cassure : Irrégulière à conchoïdale

Trace : Blanche



TP : Translucide à opaque
IR : 1,550 à 1,573
Biréfringence : 0,007 à 0,012
Caractère optique : Biaxe +
Pléochroïsme : Variable
Fluorescence : Variable


Solubilité : Acide fluorhydrique et acide chlorhydrique concentré

Magnétisme : Aucun
Radioactivité : Aucune