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URANINITE

Uraninite de Shinkolobwe Mine, R.D. Congo © Eugene & Sharon Cisneros

    Classe : Oxydes et hydroxydes
    Sous-classe : Oxydes
    Système cristallin : Cubique
    Chimie : UO2
    Abondance : Fréquent

L'uraninite est l'oxyde naturel d'uranium, mais une certaine confusion subsiste entre les termes "uraninite" et "pechblende". La nomenclature minéralogique internationale recommande le terme d'uraninite pour désigner l'oxyde naturel d'uranium tétravalent sous tous ses faciès. Cependant, selon Dana (1861), le terme d'uraninite est encore trop souvent réservé dans la littérature aux faciès à formes cristallines nettes, le terme de pechblende désignant par opposition le faciès collomorphe de l'oxyde d'uranium. Son nom vient de sa composition chimique. L'uraninite est beaucoup plus commune sous son faciès collomorphe (la pechblende), et constitue alors des agrégats de sphérolites dont les dimensions peuvent dépasser 20 cm de diamètre, formant des masses mamelonné. Alors que l'uraninite automorphe est majoritairement magmatique, la pechblende est un faciès d'uraninite d'origine hydrothermale, commune dans de nombreux filons et dans les roches sédimentaires détritiques. Quelque soit sont faciès, l'uraninite est de couleur noire et possède un éclat submétallique à résineux ainsi qu'une cassure conchoïdale. Elle se caractérise par une forte densité (variable selon l'état d'oxydation de l'uranium : de 7,5 à plus de 10), et évidemment par une radioactivité très importante. Du point de vue chimique, la parenté de structure de l'uraninite avec la thorianite explique l'existence d'une solution solide entre ces deux minéraux. Il a été prouvé que celle-ci était continue artificiellement. Très altérable aux affleurements, l'uraninite s'épigénise ou se transforme en un impressionnant cortège de minéraux poudreux de teinte jaune à orangée, rarement noire, collégialement désignés sous le nom de "gummites". C'est le principal minerai d'uranium.

Photo principale : Uraninite de Shinkolobwe Mine, R.D. Congo © Eugene & Sharon Cisneros

Uraninite de Topsham, Maine, USA © Harold Moritz
Uraninite de Topsham, Maine, USA © Harold Moritz
Uraninite botryoïdale de Pribram, République Tchèque © Christopher O'Neill
Uraninite botryoïdale de Pribram, République Tchèque © Christopher O'Neill
Uraninite maclée de Cardiff, Ontario, Canada © Maggie Wilson
Uraninite maclée de Cardiff, Ontario, Canada © Maggie Wilson
Uraninite de Chaméane, Puy-de-Dôme, France © Michel Bretheau
Uraninite de Chaméane, Puy-de-Dôme, France © Michel Bretheau

L'uraninite dans le Monde

Les cristaux macroscopiques d'uraninite sont relativement rares. De superbes groupes de cristaux atteignant individuellement 4 cm, ont été extraits dans les années 30, du célèbre gisement congolais de Shinkolobwe (Kantanga). Ils sont cependant fortement altérés en minéraux secondaires. Les plus grands cristaux connus d'uraninite sont des cubo-octaèdres mesurant jusqu'à 20 cm d'arête pour plus de 40 kg, ils ont été découverts dans les pegmatites espagnoles (Fuente Ovejuna et Hornachuelos) et sud-africaines (Bokseputs). Le gisement canadien de Wilberforce (Ontario) possède de magnifiques cubo-octaèdres de 7 cm inclus dans calcite. De bons cristaux cubiques proviennent également de Topsham (Maine) et de Grafton Center (New Hampshire). La pechblende est un faciès infiniment plus commun que l'uraninite dans la majorité des gisements d'uranium. Ceux du Katanga, de République Tchèque ont fourni des sphérolites de plusieurs centimètres de diamètre.

L'uraninite en France

En France, l'uraninite est connue en petits cristaux millimétriques à Château-Lambert (Haut-Saône). Les gisements français ont fourni quelques-uns des plus beaux sphérolites mondiaux de pechblende dans les petites mines armoricaines de Pen-ar-Ran (Loire-Atlantique, spécimen de 15 cm de rayon), et de Quistiave (Morbihan, spécimens épigénisés en gummite de 20 cm de diamètre). Elle est aussi connue à Chaméane (Puy-de-Dôme).

Les macles et cristallisations spéciales

Des macles sont connues sur {111}.

Les faux et traitements

Pas de faux répertorié pour cette espèce minérale.



Dureté : 5 à 6
Densité : 7,5 à 10,95
Cassure : Irrégulière à conchoïdale
Trace : Marron-noir, gris, vert


TP : Opaque
IR : -
Biréfringence : 0
Caractère optique : Aucun
Pléochroïsme : Aucun
Fluorescence : Aucune


Solubilité : Acides


Magnétisme : Paramagnétique
Radioactivité : Très forte