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ELBAÏTE

Elbaïte de Stak Nala, Haramosh Mts., Roundu District, Gilgit-Baltistan, Pakistan

    Classe : Silicates
    Sous-classe : Cyclosilicates
    Système cristallin : Rhomboédrique
    Chimie : Na(Al,Li)3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4
    Abondance : Peu fréquent

L'elbaïte est une tourmaline à sodium et lithium qui forme une série avec la dravite, magnésienne. C'est une tourmaline spécifique des pegmatites sodolithiques où elle côtoie la lépidolite, parfois le béryl et la topaze. Elle doit son nom à son lieu de découverte : l'Île d'Elbe. Comme la majorité des minéraux du groupe des tourmalines, l'elbaïte est presque toujours bien cristallisée. Ses cristaux sont habituellement des prismes allongés fortement striés selon l'allongement, avec une section triangulaire à bords courbes et des terminaisons pyramidales. La cassure est inégale et les cristaux, souvent brisés, sont recimentés par des minéraux postérieurs (surtout le quartz). Les cristaux sont couramment associés en groupement parallèles ou radiés. L'elbaïte est diversement colorée, ce qui se traduit par la distinction de nombreuses variétés : la rubellite (rose à rouge sombre), l'indicolite (bleue), la verdélite (verte) et l'achroïte (incolore), mais la coloration varie fréquemment d'une extrémité du cristal à l'autre (variété tsilaïsite, multicolore). La couleur vert clair est due à la présence d'ions Fe2+, la couleur rose à des ions Mn3+ (et non pas au lithium comme on le pense souvent), les variétés incolores étant riches en ions Mg2+ ou Mn2+. La couleur bleu "néon" de la tourmaline Paraíba est quand à elle attribuée au Cu2+ et la couleur jaune pourrait être liée à Ti4+ et à Fe2+. La coexistence de plusieurs variétés au sein d'un même gisement est monnaie courante. C'est une pierre énormément utilisée en joaillerie depuis le XVIème siècle, elle entre dans la fabrication des manomètres grâce à ses propriétés piézo-électriques.

Photo principale : Elbaïte de Stak Nala, Haramosh Mts., Roundu District, Gilgit-Baltistan, Pakistan

Elbaïte de Stak Nala, Haramosh Mts., Roundu District, Gilgit-Baltistan, Pakistan
Elbaïte de Stak Nala, Haramosh Mts., Roundu District, Gilgit-Baltistan, Pakistan
Tranche d'elbaïte avec zonations de Madagascar
Tranche d'elbaïte avec zonations de Madagascar
Elbaïte variété rubellite de Santa Rosa, Minas Gerais, Brésil
Elbaïte variété rubellite de Santa Rosa, Minas Gerais, Brésil
Elbaïte variété verdélite de Arqueana Mine, Minas Gerais, Brésil
Elbaïte variété verdélite de Arqueana Mine, Minas Gerais, Brésil

L'elbaïte dans le Monde

Les cristaux d'elbaïte les plus remarquables par leur taille et leur qualité sont des rubellites brésiliennes du Minas Gerais et des Etats-Unis. Comment ne pas citer la mine Jona (Itatiaia) où fut découverte en 1978 une incroyable géode de 3 m de diamètre tapissée de prismes rose-rouge de rubellite implantés sur de la cleavelandite lamellaire, parmi lesquels un extraordinaire cristal de 1,03 m, connu dans le monde des collectionneurs sous le nom de "the rocket". Mais de nombreuses autres pegmatites du Minas Gerais ont livré des cristaux superbes (Itinga, Virgem da Lapa, Golconda, et ses cristaux polychrome de 5 cm, Cruzeiro pour ses prismes rosés et émeraude de 50 cm...). En Californie, les pegmatites du district de Pala ont fourni des prismes décimétriques magnifiques comptant parmi les meilleurs du monde. Des gisements de classe mondiale existent également au Pakistan (Gilgit et Dusso), en Afghanistan (Paprok), à Madagascar (Mon Ibity) et au Mozambique (Muiâne).

L'elbaïte en France

En France, l'elbaïte est signalée dans les pegmatites d'Orvault près de Nantes (Loire-Atlantique), mais aussi à la Croix St-Julien (Tarn) et à Corn al Loa (Finistère).
Elbaïte bleue du Pakistan
Elbaïte bleue du Pakistan
Elbaïte verte de 1,53 ct du Mozambique
Elbaïte verte de 1,53 ct du Mozambique
Elbaïte rose de 1,58 ct de Madagascar
Elbaïte rose de 1,58 ct de Madagascar
Elbaïte polychrome de 10,90 ct du Minas Gerais, Brésil
Elbaïte polychrome de 10,90 ct du Minas Gerais, Brésil

Les macles et cristallisations spéciales

Des macles sont connues sur {10-11} et {40-41} mais sont très rares.

Les faux et traitements

Ce minéral étant souvent naturellement fracturé, il n'est pas rare que les cristaux soient restaurés et recollés. De nombreux assemblages existent également notamment en provenance du Pakistan et d'Afghanistan. 

Certaines rubellites du Pakistan présentant une belle couleur rose sont également irradiées. Ce traitement est très difficile à détecter sauf si les spécimens présentent de la gangue avec du quartz qui est alors de couleur fumé. 

Certains cristaux isolés de tourmaline peuvent aussi avoir été chauffés, les inclusions dont les disques de tension peuvent permettre de mettre en évidence ce traitement sous magnification. 

La tourmaline n'a pas réussi à être synthétisée pour le moment à cause de sa chimie complexe, mais certaines pierres taillées sont par contre diffusées au cuivre pour leur donner une belle couleur bleu-verte Paraiba (difficile à mettre en évidence sans équipement de laboratoire).



Dureté : 7,5
Densité : 2,9 à 3,1
Cassure : Irrégulière à conchoïdale
Trace : Blanc




TP : Translucide à transparent
IR : 1,615 à 1,651
Biréfringence : 0,018 à 0,021
Caractère optique : Uniaxe -
Pléochroïsme : Fort
Fluorescence : Bleue si titanifère


Solubilité : Acide fluorhydrique

Magnétisme : Paramagnétique
Radioactivité : Aucune